Il y a eu un déplacement radical de la zone érogène.
Le processus de satisfaction va être essentiellement lié aux fonctions d’excrétion.
L’expérience de satisfaction sexuelle va être directement liée à la rétention ou au rejet des excréments.
Cette expérience de satisfaction sexuelle sadique-anale est source de conflits épouvantables pour l’enfant.
C’est un processus de satisfaction fondamentalement conflictuel puisque c’est l’occasion, pour l’enfant, de rencontrer les conflits les plus sérieux avec ses parents dans ce qu’on appelle l’apprentissage de la propreté.
Un tel apprentissage, s’il est prescrit prématurément, est vécu par l’enfant comme une frustration absolument horrible, comme quelque chose d’extraordinairement douloureux.
C’est pour ça qu’en retour, la libido va tendre à se manifester sous une forme de plus en plus agressive.
– L’érotisme anal est lié à deux aspects des fonctions d’excrétion : à l’activité et à la passivité.
Freud fait coïncider l’activité avec le sadisme, avec l’érotisme anal. Dans l’activité, dans le sadisme, l’érotisme anal trouve son meilleur appui.
Ce qui n’exclut pas que dans la passivité, l’enfant puisse y trouver son compte.
– L’activité, c’est ce qui va correspondre à la rétention, au contrôle possessif de l’objet excrémentiel. L’enfant entend le donner quand il veut.
Quant à la passivité, elle est liée à l’évacuation.
L’objet évacué par l’enfant est vécu comme un objet perdu, comme un objet détruit. L’évacuation est toujours synonyme pour lui de destruction de l’objet.
L’objet excrémentiel est vécu par l’enfant comme partie de son corps.
Dans la passivité, l’enfant fait l’expérience de la destruction d’une partie de son corps.
Très rapidement, l’objet excrémentiel va pouvoir susciter des équivalences symboliques inconscientes.
Une première : les cadeaux. Ce qui se joue dans l’expérience des cadeaux, c’est une répétition inconsciente de ce qui s’est joué avec l’objet excrémentiel : on le garde ou on le donne.
Mais il y en a d’autres : excrément = cadeau = pénis = enfant = argent… Freud a pu définir le caractère obsessionnel (anal) : l’ordre, la parcimonie, l’entêtement, l’abstinence…
C’est le stade le plus décisif de l’organisation sexuelle de l’enfant.
Ce sont les organes génitaux qui vont devenir directement zone érogène. Le pénis et le clitoris deviennent les objets partiels. La satisfaction sexuelle se fera par la masturbation.
– Ce n’est pas l’ordre génital.
La caractéristique du vécu psychique du stade phallique, c’est que, pour l’enfant, à ce moment-là, il n’existe pas de différence des sexes.
Le seul organe sexuel qui est reconnu par l’enfant, c’est l’organe sexuel mâle.
– Freud dit qu’au stade phallique, la libido est essentiellement masculine. Et du même coup, le clitoris est assimilé imaginairement par l’enfant, quel que soit son sexe, au pénis.
Ce problème de la différence des sexes, tout est dans l’imaginaire.
– Les théories sexuelles infantiles sont les explications que l’enfant se donne à lui-même, quel que soit son sexe, pour essayer de comprendre la différence anatomique des sexes.
La question de la différence des sexes
ne se pose que sous la forme avoir un pénis ou ne pas l’avoir, dès le départ la question de la différence
des sexes se pose
dans la dimension de la
castration. Complexe d’Œdipe et complexe de castration.
1) La problématique du phallus
Cette notion de phallus, dans la situation œdipienne, est une notion fondamentale.
2) La castration
Le complexe d’Œdipe est la manière dont l’enfant va actualiser l’expression de ses désirs amoureux, érotiques, dans la relation qu’il a avec son père et sa mère.
Cette actualisation des désirs amoureux de l’enfant est toujours liée à l’actualisation de désirs de haine.
On trouve dans la situation œdipienne, dans le comportement de l’enfant, l’exemple le plus approprié de ce que Freud appelle l’ambivalence.
Selon que l’amour ou la haine sera prépondérant dans cette situation œdipienne, on pourra distinguer deux profils au complexe d’Œdipe. Un que l’on peut appeler complexe d’Œdipe positif par opposition au complexe d’Œdipe négatif.
Ce qu’on peut désigner par complexe d’Œdipe positif, c’est ce cas de figure où l’expression des désirs de mort, de haine se font à l’endroit d’un parent rival, de même sexe que l’enfant ; l’expression des désirs d’amour à l’endroit du parent de sexe opposé.
Dans le complexe d’Œdipe négatif, c’est l’inverse.
Cette situation conflictuelle au moins à l’endroit d’un des deux parents est une situation qui est promise à avoir un certain type d’évolution. Cette évolution est totalement fondamentale pour le devenir du sujet.
Au cours de cette évolution, l’organisation psychique de l’enfant va être amenée à se structurer sur un certain mode qui restera définitif.
Au sortir de la situation œdipienne, l’enfant est inscrit dans une certaine structure psychique, qu’il conservera jusqu’à sa mort. Par structure psychique, on entend un mode de fonctionnement du désir chez un sujet. Donc l’enfant sort du complexe d’Œdipe, structuré.
Ce complexe d’Œdipe est une composante absolument universelle parce qu’un enfant est issu d’un père et d’une mère, et c’est ça qui institue l’ordre œdipien parce que c’est la dimension du langage qui institue l’universalité de l’Œdipe.
Cette évolution œdipienne s’actualise différemment selon le sexe de l’enfant. Mais néanmoins, le modèle de la situation œdipienne, Freud l’emprunte à la tragédie de Sophocle où l’enfant en question est de type masculin. Il dit que c’est un cas de figure qui peut se transposer sans aucune espèce d’ambiguïté à l’enfant de sexe féminin. En raison du caractère essentiellement masculin de la libido, et de la prédominance que prend le pénis comme seul organe reconnu aussi bien par le petit garçon que la petite fille.
Freud est amené à conclure qu’il existe donc dans cette situation œdipienne quelque chose qu’on est obligé de désigner comme la primauté du phallus qui est corrélativement liée à la dimension de la castration. Selon que l’on soit garçon ou fille, on ne rencontre pas la dimension de la castration de la même manière.
Cette castration, c’est ce qui va marquer la phase terminale de l’Œdipe chez le garçon.
Pour la petite fille, c’est ce qui marquerait de façon inaugurale son entrée dans l’Œdipe.