Thérapies ou médicaments, il existe de nombreux traitements de la dépression. Chaque expérience dépressive est unique. Aussi, pour sortir d’une dépression, il convient de déterminer les stratégies au cas par cas. Il n’est pas toujours possible, ni souhaitable, de commencer un traitement en ambulatoire (hôpital). Lorsqu’une hospitalisation se justifie, les raisons en sont soulignées au patient et à sa famille afin de s’assurer leur collaboration, garante d’une bonne prise en charge. Découvrez ci-dessous les différentes possibilités pour traiter un trouble dépressif avec Pascal Couderc, psychologue clinicien à Montpellier et Paris.

Sortir de la dépression avec la thérapie

Thérapie et traitement médicamenteux ne sont pas incompatibles, mais visent plutôt à se compléter.

La psychothérapie d’inspiration psychanalytique

Elle se fonde sur l’idée que les troubles dépressifs sont entretenus par des scénarios inconscients et que la prise de conscience de ces mécanismes par le déprimé, réduit le poids de leur action. Il est conseillé d’adjoindre à ce type de psychothérapies un traitement biologique, car il permet ainsi de lever les résistances induites par le système dépressif et redonne au patient la possibilité de poursuivre efficacement sa cure.

S’il est illusoire de vouloir commencer une psychothérapie dans les cas graves de dépression, la seule prescription de médicaments durant cette période est insuffisante pour sortir de la dépression.

Un soutien psychologique est toujours nécessaire. En effet, il est crucial d’aider le patient à identifier les événements qui ont pu intervenir dans le déclenchement de l’accès dépressif (deuil, déception, blessure narcissique…).

En premier lieu, il est nécessaire qu’il prenne conscience que son état exprime l’existence d’une maladie : la dépression. Il doit également savoir que ses efforts personnels ne peuvent être que limités. Et accepter que toute décision importante engageant l’avenir doit être différée, et qu’en règle générale, ce n’est pas en modifiant brusquement ses conditions de vie qu’il parviendra à sortir de la dépression. La guérison demande un certain temps.

Le malade doit apprendre à tolérer la prise d’un médicament malgré ses effets secondaires parfois gênants, et sa valeur symbolique généralement négative. Guérir d’une dépression, ce n’est ni annuler ni masquer la souffrance ou les difficultés de l’existence. C’est retrouver l’énergie pour y faire face.

Les psychothérapies cognitives

Les déprimés possèdent un style cognitif particulier dont certains auteurs jugent le rôle fondamental. À leurs yeux, ce style cognitif dépressiogène préexisterait à la dépression et constituerait un facteur de risque majeur. Il s’exprime, nous l’avons vu, dans les contenus de pensée négatifs, sans cesse renforcés par les erreurs que commente le patient dans l’interprétation des faits (distorsions cognitives).

Ainsi, la thérapie « rationnelle émotive » se propose d’apprendre au patient à rectifier ses jugements irrationnels pour sortir de la dépression.  Il s’agit de repérer derrière tout jugement négatif émis l’a priori sur lequel il se fonde.

La thérapie cognitivo-comportementale consiste, pour le thérapeute, à souligner l’efficacité des actions du patient (que celui-ci a tendance à nier ou juger insuffisantes). Il dresse avec lui un bilan de ce qu’il a réalisé de positif durant la semaine écoulée et rétablit ainsi une évaluation plus exacte de ses propres capacités.

L’intérêt des psychothérapies cognitives pour sortir de la dépression apparaît surtout dans les formes mineures, où le patient est capable de coopérer avec le thérapeute. Elles sont également utiles dans certaines formes chroniques, peu accessibles aux traitements biologiques et entretenues, à l’évidence, par un système de pensées dépressiogènes, nourri de pensées négatives et de dévalorisation.

Dans les cas de dépression majeure, une telle coopération est rendue difficile pour soigner la dépression. Cela s’explique par l’intensité des critiques que le patient s’adresse et la disqualification systématique de ses actions.

Les traitements de la dépression biologiques

Le traitement des troubles dépressifs se fonde sur l’association de thérapeutiques biologiques et de stratégies psychothérapeutiques, d’où l’appellation de traitements bidimensionnels ou combinés.

Les anti-dépresseurs

Ils sont toujours justifiés pour sortir d’une dépression majeure. Si tous les antidépresseurs ont par définition une action sur les troubles de l’humeur, leurs mécanismes d’action et leurs effets secondaires varient selon leur nature chimique.

Il en existe plusieurs :

  • Les tricycliques classiques dont l’efficacité est incontestable sur les troubles dépressifs.
  • Les IMAO (inhibiteurs de la monoamine oxydase) sont également efficaces, mais leur emploi nécessite des précautions et notamment un régime alimentaire particulier.
  • Enfin, les nouveaux antidépresseurs dits de « seconde génération », comme les inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS), ont été mis au point afin d’améliorer l’efficacité et la tolérance auprès des patients dépressifs.

Le délai d’action des antidépresseurs varie de quinze jours à trois semaines environ. Si le traitement s’avère efficace pour sortir de la dépression, l’amélioration se fait sentir dès la fin du premier mois.

Contrairement à ce que l’on pense, ils n’entraînent pas de phénomène d’accoutumance. Ils produisent en revanche un nouvel équilibre psychologique et biologique, qui, s’il est rompu brutalement donne lieu à certains symptômes : troubles anxieux, insomnie, irritabilité… L’arrêt du traitement doit donc s’effectuer de façon progressive avant d’envisager l’arrêt définitif.

Les traitements médicamenteux complémentaires

En début de traitement, il est toujours préférable de se limiter à un seul médicament. Mais il arrive que l’antidépresseur ne suffise pas à atténuer une anxiété ou des troubles du sommeil. Cela nécessite alors la prescription de tranquillisants et d’hypnotiques. Dès que le patient constate une amélioration, ces traitements complémentaires doivent être rapidement réduits, puis arrêtés.

Les électrochocs ou sismothérapie pour traiter la dépression

Très décriée de nos jours, la thérapie électro-convulsive (production artificielle d’une crise d’épilepsie) reste cependant le traitement le plus prescrit pour sortir d’une dépression de mélancolie. Elle permet d’obtenir 85 à 90 % de « succès », contre 70 % avec les antidépresseurs.

Comment sortir de la dépression ?

Le passage à la chronicité est l’un des risques majeurs de la maladie dépressive, de même que le risque suicidaire. Il est donc essentiel de ne pas attendre pour consulter les professionnels concernés (thérapeute/psychiatre) pour combattre la dépression. Il ne fait aucun doute qu’un retard constitue un élément de résistance au traitement et nuit grandement à son efficacité.

L’existence des formes chroniques ne doit cependant pas faire oublier que la plupart des personnes déprimées guérissent. Traiter un état dépressif ne se résume pas à la disparition des symptômes. Cela implique que le patient ait pu harmonieusement intégrer cet épisode à son histoire et qu’il en ait saisi le sens.

Il importe aussi qu’il ait compris ce qu’était une dépression nerveuse et comment y réagir pour que, averti des possibilités de rechute, il sache reconnaître les signes du trouble dépressif et sortir de l’isolement.

Pascal Couderc, psychothérapeute à Montpellier et Paris, accompagne de nombreuses personnes dans le traitement de la dépression. Il reçoit à son cabinet des patients souffrant de ce mal-être. Mais il consulte également à distance via Skype et visioconsultation.