La souffrance au travail fait partie des risques psychosociaux les plus importants du moment. Bien souvent, lorsqu’un syndrome d’épuisement professionnel survient, il est déjà trop tard. Stress chronique, maladies professionnelles et arrêts de travail sont autant de conséquences de ce mal-être au travail. Les principaux acteurs tels que les représentants du personnel ou la médecine du travail sont très vite dépassés. C’est souvent dans le cabinet des « psys » que les victimes d’un burn-out trouvent l’écoute et le respect auxquels elles ont droit.

La souffrance au travail : définition

On parle de  souffrance au travail lorsque survient une souffrance morale engendrée par un mal-être dans l’environnement professionnel.

Pression liée aux objectifs à atteindre, charge de travail accrue, menace du chômage ou du licenciement, porosité des limites entre la vie professionnelle et la sphère privée, situation chronique de précarité, diminution des temps de pause, multi-tasking, nécessité d’intégrer rapidement des connaissances sur de nouveaux outils, isolement et perte de sens, érosion de la solidarité collective… Voici, succinctement quelques une des innombrables causes de la souffrance au travail aujourd’hui.

Pour bon nombre de salariés, la vie professionnelle se traduit à l’heure actuelle par une course quotidienne à la performance, ayant pour corollaire un sentiment de pression devenu presque permanent. Longtemps réservé aux cadres dirigeants du privé, le stress chronique touche aujourd’hui presque toutes les catégories professionnelles du secteur public et privé.

Par ailleurs, en donnant la possibilité d’être joignable partout et à toute heure, les nouvelles technologies ont opéré un décloisonnement entre la sphère privée et la vie professionnelle. Ainsi, un nombre important de salariés ramènent du travail chez eux le soir et pendant les week-ends. Bon nombre d’entre eux travaillent même pendant les vacances, se privant ainsi du repos nécessaire à leur bonne santé physique et mentale.

Le syndrome d’épuisement professionnel

Les symptômes du burn-out

Dans le cadre professionnel, le stress peut être un moteur pour certaines personnes, mais lorsqu’il devient chronique, il fragilise l’individu. Celui-ci vit alors sous tension permanente. À plus ou moins long terme, cette anxiété dérive en souffrance au travail.

En effet, l’organisme ne peut pas fonctionner de manière équilibrée sans se rééquilibrer grâce à des moments de détente et de décompression. À terme, les capacités de résistance physiques et psychiques s’étiolent, et la fatigue s’installe.

Bien souvent, un cortège de symptômes psychosomatiques font leur apparition (maux de tête, douleurs, vertiges, sentiment d’oppression…). « La boule au ventre » que ressentent certaines personnes au lever fait partie des signes à prendre en considération. À négliger ces symptômes de mal-être au travail ou à trop tirer sur la corde, le risque d’épuisement professionnel , ou de « burn-out » est réel. Avant d’en arriver là, pensez à trouver une écoute et un soutien.

Pour prévenir l’épuisement et la souffrance  au travail, sachez repérer leurs effets. Le burn-out signifie littéralement « se griller » ou « se consumer ». L’OMS en donne la définition suivante : « Sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets ». Il se traduit par :

  • un désinvestissement professionnel ;
  • un émoussement émotionnel ;
  • un sentiment de dépersonnalisation et parfois des manifestations de cynisme ;
  • une fatigue omniprésente du matin au soir.

Souffrance au travail : que faire ?

Lorsqu’une personne souffre de stress chronique, ses ressources personnelles habituelles pour y faire face deviennent inefficaces. Si certaines problématiques individuelles peuvent favoriser l’apparition du burn-out (perfectionnisme, fragilité narcissique, quête de reconnaissance trop importante, personnalité anxieuse…), l’épuisement apparaît, dans un très grand nombre de cas, dans un contexte professionnel où le management est en cause.

Quand le travail devient une souffrance, il ne faut pas hésiter à faire intervenir la médecine du travail. En effet, dans la plupart des épisodes de burn-out, on note une surcharge de travail, un manque de moyens et de clarté dans les objectifs, une formation inadéquate, un mauvais climat social, une mauvaise communication avec les collègues ou les supérieurs hiérarchiques… C’est ce que souligne le rapport de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Origines des troubles mentaux et du comportement liés au travail, septembre 2011).

Lorsqu’une souffrance au travail se mue en « burnout », les facultés cognitives des victimes, (mémoire, concentration expression, mémorisation) sont profondément perturbées. La fatigue intense empêche d’agir, l’organisme est à plat.

Un temps de repos, souvent long, est nécessaire pour recouvrer ses forces. Même dotée d’une forte volonté, une personne confrontée à cette situation s’en sort rarement seule. Consulter un psychologue quand on vit de la souffrance au travail est alors vivement recommandé.