La naisssance de la psychanalyse (6)

IV – LA STRUCTURE DE
L’APPAREIL PSYCHIQUE

A – LA PREMIERE TOPIQUE
PSYCHIQUE

1 – Tout d’abord : la notion de topique.

C’est un lieu, un lieu psychique non conscient.

Dès le départ, Freud se fait la conception que le psychisme inconscient n’est bas basé sur un substrat.

Le psychisme n’est pas le corps, mais il n’y a pas de psychisme sans corps. Freud s’intéresse au fonctionnement du psychisme.

Voir La naissance de la psychanalyse : esquisse d’une psychologie scientifique (1895-97) où il tente de décrire le psychisme en termes neurologiques. Ce qui est étrange de la part de Freud.

Voir « Topique » dans la définition de Laplanche et Pontalis (Vocabulaire de la psychanalyse).

2 – La notion de pulsion.

C’est l’élément fondamental du fonctionnement psychique.

Définition

Freud la définit par 4 facteurs :

Cette notion de pulsion recevra son sens achevé avec la théorie de la sexualité infantile.

Par cette théorie de la sexualité infantile, Freud va remettre en cause totalement toutes les conceptions de la sexualité. Cette remise en cause porte dans deux directions :

  • D’abord une séparation radicale de ce qui est génital et de ce qui est sexuel.

C’est la dimension exclusivement psychique de la sexualité. Les avatars physiques en étant les effets assez lointains.

Le sexuel est antérieur au génital. La sexualité génitale n’est qu’un des aspects du processus sexuel.

La sexualité n’est pas sous-tendue par le processus biologique. Elle est toujours le résultat d’une élaboration psychique qui se déploie dans le temps.
C’est tout le fonctionnement psychique qui va modifier à son propre gré le fonctionnement physique sexuel (ex : la stérilité hystérique : 90 % de stérilité féminine).

  • Cette élaboration psychique de la sexualité est prépondérante dans l’organisation du processus sexuel, c’est aussi prépondérant du point de vue du destin sexuel, qui est lui-même directement tributaire du destin des pulsions, destin des pulsions lui-même directement tributaire du désir.
  • Le destin d’un sujet psychique est directement tributaire du destin de son désir par l’intermédiaire des pulsions.

Il y a eu 2 théories des pulsions (classifications) :

  • La 1ère en 1915 dans « Pulsions et
    destin des pulsions » (Métapsychologie)
  • La 2èmeen 1920 dans « Au-delà du principe de plaisir » (Les essais de psychanalyse).

2.1 – 1ère théorie des pulsions

Freud définit la pulsion de la manière suivante :

C’est un concept limite entre le psychique et le
somatique.

Toutes les pulsions tirent leur origine dans le somatique.

Elles se manifestent sous la forme d’excitation
organique.

Maintenant, on parlerait de modifications de l’équilibre biochimique. Par exemple : la pulsion alimentaire, son origine
est une excitation au niveau organique, une modification du métabolisme. La faim est l’expression de cette modification.

Une pulsion, c’est toujours une poussée vers un objet susceptible de réduire l’état d’excitation qui est à l’origine de la pulsion.

Cette pulsion est investie d’une énergie.

Cette énergie, c’est la mesure d’exigence de travail nécessaire pour réduire l’état d’excitation. Lorsque la pulsion est satisfaite, l’excitation somatique retombe à son seuil minimum, jusqu’à sa prochaine manifestation.

C’est ce processus de satisfaction.

Une pulsion n’a jamais d’autre but que sa
satisfaction.

C’est ce qui sera apte à assurer cette satisfaction.

Toute manifestation pulsionnelle reste toujours liée à la recherche d’un objet de satisfaction.

Cette recherche de l’objet ne peut avoir lieu que si la pulsion trouve une expression adéquate au niveau psychique. Il faut qu’il y ait une liaison entre le corps et le psychique.

Il faut que l’excitation organique transforme son énergie organique en énergie psychique, il faut qu’il y ait une conversion énergétique.

Il faut que la pulsion soit représentée psychiquement. Le représentant pulsionnel est une réalité psychique complexe. Le représentant-représentation d’une pulsion, c’est la dimension purement représentative de la pulsion.

Cette représentation de la pulsion comporte 2 entités :

– Une entité : le versant purement représentatif de la pulsion, ce qui permet d’identifier de quoi il s’agit : c’est le
représentant-représentation.

– À ce représentant-représentation est associée une charge, une énergie psychique. Cette charge psychique s’appelle le quantum d’affect ou l’affect. Cette charge peut être positive (plaisir) ou négative (déplaisir). Ce représentant et cet affect ne sont pas indissociables. Dans les pulsions sexuelles, les affects sont très
mobiles.

Une pulsion ne peut être identifiée par un sujet qu’à partir de sa représentation, qu’au niveau psychique.

Freud : « L’inconscient » (Métapsychologie) :

« Une pulsion ne peut jamais devenir objet de l’inconscient, seule la représentation qui la figure en est susceptible. Une pulsion ne peut
non plus être représentée dans l’inconscient autrement que par la représentation. Si une pulsion n’était pas liée à une représentation, si elle ne se traduisait pas par un état affectif, elle resterait totalement ignorée de nous ».

Dans cette 1ère théorie des pulsions, Freud distingue 2 groupes :

  • Les pulsions d’auto-conservation

(Nutrition, excrétion, vision, activité musculaire motrice…).

  • Les pulsions sexuelles

Leur nature est différente des autres, elles ne peuvent jamais être mises sur le même plan parce qu’elles connaissent d’autres destins : car les objets sont variables et les buts sont multiples. Ce sont ces variations des buts et des objets qui vont déterminer le développement psychosexuel des sujets.